Le 5 juillet dernier, je publiais une Tribune dans le journal Libération, cosignée par plus de 150 de mes collègues, appelant à un sursaut du Gouvernement face au nombre croissant de féminicides commis depuis le début de l’année 2019. Elles étaient 71 alors, elles sont aujourd‘hui hélas déjà 75.

Tous les trois jours un homme, dans notre pays, tue une femme : ce n’est pas un accident, c’est un meurtre. Ces femmes tuées ne sont pas des statistiques. Elles ont des visages, des prénoms, des familles.

Il est temps que les plus hautes autorités de l’État prennent toute la mesure de l’ampleur de ce fléau. Il est temps de sortir de l’état de torpeur qui prévalait jusqu’alors, car il ne s’agit pas d’une fatalité. Nous pouvons agir. Vaincre ce mal relève surtout d’une question de moyens financiers et humains et des mesures existent pour que le Gouvernement soit enfin à la hauteur de la grande cause du quinquennat.

J’ai ainsi souhaité rappeler dans cette tribune les actions qui peuvent être mises en œuvre rapidement pour lutter plus efficacement contre ce qui relève d’un phénomène de société.

Il nous faut avant tout former les personnels au contact des victimes, mais aussi augmenter les effectifs de police, les magistrats et gendarmes spécialisés sur ces sujets.

S’agissant de l’hébergement d’urgence, davantage de places doivent être mises à disposition que ce soit pour les victimes comme pour les auteurs de violences.

Quant aux institutions, nous savons que le secrétariat d’État aux droits des femmes constitue une structure ministérielle au budget insuffisant qui s’appuie en grande majorité sur les associations. Or, celles-ci évoluent dans un environnement financier précaire. Il faut leur donner les moyens d’agir dans le cadre d’un engagement pluriannuel de la part de l’Etat.

Suite à la publication de ma tribune, la secrétaire d’Etat aux droits femmes Marlène Schiappa s’est positionnée et a annoncé la tenue d’un Grenelle des violences conjugales en septembre prochain. Si je me réjouis que le Gouvernement prenne enfin des dispositions, espérons qu’il ne s’agisse pas là d’un énième effet d’annonce et que des mesures concrètes sortent de ces échanges, car notre pays se doit, pour les femmes, d’être exemplaire dans ce combat.

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de cookies destinés à améliorer la performance de ce site et à vous proposer des services et contenus personnalisés.

X