Samedi 8 octobre, j’ai participé au baptême du nouveau canot tout-temps de la station SNSM de l’Herbaudière, le SNS 1701 « Gustave Gendron ».

Naturellement, je ne peux passer sous silence le dramatique naufrage du canot Jack Morisseau le vendredi 7 juin 2019 aux Sables d’Olonne ; ne pas rendre hommage aux marins péris en mer : Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic ; ne pas avoir une pensée émue pour leurs camarades rescapés : David Bossard, Emmanuel Hubé, Christophe Monnereau, Jérôme Monnereau et leur « bonne étoile ».

Suite à cette tragédie, le Sénat a mené une mission d’information sur le sauvetage en mer et la sécurité maritime. L’important travail que nous avons mené a permis de faire des propositions pour remettre à plat le fonctionnement du sauvetage en mer en France qui, je m’en félicite, ont été pour certaines suivies d’effets. Récemment, le président de la la station SNSM des Sables d’Olonne Christophe Monnereau me rappelait que, dorénavant, l’équipement des sauveteurs leur était fourni, que les formations n’étaient plus à la charge des bénévoles. Le fonctionnement de la SNSM a également évolué, il laisse une plus grande place aux stations, aux sauveteurs, à ceux qui mouillent le ciré pour aller chercher les marins en détresse.

Lors de la visite du président Emmanuel Macron en Vendée il y a quelques semaines, nous lui avons rappelé le statut de pupille de la République qui n’était toujours pas effectif malgré son inscription dans la loi. C’est dorénavant chose faite et les enfants des sauveteurs morts en mission peuvent bénéficier d’une aide matérielle au même titre que les pupilles de la Nation.

En ce jour où nous avons baptisé le « Gustave Gendron », première unité de la nouvelle flotte SNSM, j’ai voulu plus particulièrement rappeler l’attachement de la Vendée au sauvetage en mer et évoquer le premier d’entre eux, le sablais Pierre Crouzillat, 1835 – 1910. Homme remarquable s’il en est, il a sauvé plus de 200 vies au terme de 41 années de sauvetage. Il fut décoré de la Croix de la légion d’Honneur en 1882 par l’Amiral Jurien de la Gravière qui dira de lui que « jamais cette croix n’a été placée sur une poitrine plus digne de la porter ». En 1889, il présente à l’exposition universelle de Paris, non pas la tour Eiffel mais un équipement qu’il a mis au point : l’ancêtre de la combinaison de survie, un vêtement composé de réservoir d’air que le sauveteur peut gonfler à sa guise.

Quelques années auparavant, en 1879, il avait financé sur ses propres deniers un canot douze places rame voile, établi selon ses plans : l’Amiral Jacquinot. Il est heureux que ce ne soit pas le président de la station de l’Herbaudière qui ait financé le « Gustave Gendron » mais, comme vous pouvez le constater, la Vendée et le sauvetage en mer, c’est une Histoire avec un grand H. Au fil du temps, les embarcations et les équipements ont évolué, se sont modernisées pour toujours plus de sécurité, d’efficacité mais il demeure, chez nos marins vendéens, au fil des générations, une volonté indéfectible, le même courage de sauver des vies, quelquefois au péril de la leur, la même ambition de préserver la famille des marins et s’appliquer, quel que soit le temps, l’heure, l’état de l’océan, à ce que l’eau salée n’ait jamais le goût des larmes.

Merci aux sauveteurs, merci à la station SNSM de l’Herbaudière, merci aux stations de Vendée et d’ailleurs.

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