Annick Billon
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Démocratie(s) en danger

Le 24 février 2022, l’impensable est devenu réalité. La guerre a frappé à la porte de l’Europe sous l’impulsion fratricide du président-dictateur russe Vladimir Poutine. Si les menaces étaient tangibles depuis de nombreux mois, nos diplomaties occidentales ont voulu croire en la raison, au maintien de la paix sur notre continent mais la multiplication des pourparlers n’a pas suffi pour calmer les ardeurs belliqueuses d’un chef de guerre qui entend nettoyer, « dénazifier », ce qu’il considère comme le berceau de la Russie en le bombardant. Voilà plus d’un mois que les ukrainiens subissent les assauts de l’armée russe, qu’ils la contiennent courageusement, héroïquement, hors de la capitale, Kiev, et des principales villes de leur pays qui a osé aspirer à son indépendance. Je voudrais, au travers de ces quelques lignes, avoir une pensée pour le peuple ukrainien qui souffre, celui qui se bat, celui qui se protège des bombes et des tirs, celui qui a dû ou pu fuir, celui qui assiste impuissant au calvaire de ses frères et sœurs. Je voudrais également saluer l’élan de générosité et de solidarité de notre Nation et de l’ensemble des pays libres envers le peuple ukrainien. Chaque guerre est une guerre de trop.

Depuis le 1er janvier 2022, la France assure la présidence du Conseil de l’Union européenne. Cette union, qui a su préserver la paix depuis plus de 70 ans, revêt une nouvelle dimension en raison du conflit ukrainien qui a mis en exergue les forces de notre Union. Et les faiblesses. Il nous enquiert à reconsidérer nos autonomies alimentaire et énergétique, nos organisations militaire et politique. L’assaut russe et les menaces sur notre indépendance s’insinuent comme un accélérateur pour nous encourager à nous poser les bonnes questions et prendre les décisions qui s’imposent. Notre Union doit-elle demeurer un conglomérat d’états souverains ou migrer vers une réelle confédération. Si la perspective d’un état européen peut s’avérer illusoire, l’Union européenne devra impérativement évoluer pour peser comme une réelle puissance militaire, économique, stratégique. Nous devons repenser collectivement nos faiblesses pour en faire des forces. Cet impératif qui ressurgit au son des canons soviétiques n’en sera que plus indispensable face aux menaces consécutives du dérèglement climatique.

Avec la Covid, la crise ukrainienne ajoute à la singularité du quinquennat d’Emmanuel Macron. Alors que nous nous apprêtons à voter pour élire un nouveau président ou une nouvelle présidente, la guerre confisque la campagne électorale qui peine à se faire entendre et d’où seules ressortent les joutes verbales nauséabondes de candidats extrémistes.  Les programmes des candidats sont absents des champs de batailles électorales et personne ne semble en mesure de battre le candidat Emmanuel Macron, sinon l’abstention. Même si aucune élection n’est jouée d’avance – qui aurait pu croire à la victoire de Donald Trump face à l’archi-favorite Hillary Clinton – l’abstention aura une importance cruciale dans le déroulement du prochain quinquennat car ceux qui ne s’exprimeront pas dans les urnes s’exprimeront dans la rue. Il n’est pas souhaitable que la légitimité des suffrages puisse être opposée au futur gouvernement pour mener les réformes qui s’imposent, malgré l’inflation renaissante, concernant le logement, les retraites ou le grand âge. Nous avons la chance de vivre en démocratie, de vivre en paix. La démocratie vit si les citoyens votent. Voter est un droit. Ne pas voter est un choix : se taire.

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