Annick Billon
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Choisir ou subir

Depuis le 19 mai, nous avons le sentiment de respirer. La réouverture des terrasses des bars et restaurants ne nous est pas apparue comme la banale manutention de chaises et de tables au petit matin, elle dessine l’espoir d’un retour à une vie normale, le premier acte vers la fin de l’état d’urgence sanitaire.

L’instauration du pass sanitaire, aussi espéré par les uns que décrié par les autres, a occupé les débats dans les deux assemblées. À titre personnel, je m’y suis opposée en première lecture car je doute de son efficacité, de sa capacité à être mise en œuvre dans les lieux où il sera exigé, je doute de sa confidentialité, je doute du pavé lancé dans la mare de nos libertés fondamentales. Où est la cohérence de maintenir des jauges si l’accès à un espace est conditionné à une preuve de bonne santé ? Et après ?

Pourtant, j’encourage les citoyens à aller se faire vacciner. Je veux croire que c’est le prix à payer pour sortir notre société de cette pandémie. Se protéger et protéger les autres, notamment les services de santé qui appellent à un répit et à pouvoir soigner ceux qui ne souffrent pas de la Covid-19. Se vacciner et contribuer à une immunité collective, éviter une nouvelle crise.

Compromise par la situation sanitaire, les élections départementales et régionales ont été reportées de quelques mois. Collèges, lycées, mobilités, développement économique, action sociale… Les 20 et 27 juin, nous aurons à choisir les femmes et les hommes qui auront à gérer ces compétences. Or, alors que ces élections impliquent notre quotidien, notamment en termes d’infrastructures ou de services, nos concitoyens désertent ce scrutin. L’intérêt accordé aux instances départementales et régionales n’est certainement pas à la hauteur des enjeux. Entre l’échelon communal et présidentiel réside un flou d’autant plus regrettable que, encore une fois, l’abstention pourrait être le grand vainqueur des suffrages. À la faveur d’une météo clémente, beaucoup d’électeurs préfèreront au confinement des urnes le grand air d’une liberté retrouvée dans un espace naturel. Voter, éviter une nouvelle crise.

Se faire vacciner (contre la Covid-19) est un choix, voter est un droit. Il est laissé à l’appréciation de chacun d’user de ce droit, de faire un choix et il est important que cela puisse le demeurer. Cependant, il est également important, sinon primordial, de considérer que nos décisions individuelles nous obligent et que les conséquences collectives inhérentes pourraient s’avérer extrêmes.

Choisir et ne pas subir. Je suis vaccinée, j’irai voter.

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